Élevons des humains, et non des futures machines à perfection !
Le cursus scolaire permet d’inculquer les connaissances de base à nos enfants, certes. Mais qui leur apprend la vie ? Je crois que depuis trop longtemps nous nous sommes désengagés de cette tâche fondamentale qui nous revient à tous. C’est notre responsabilité, en tant qu’être humain et social, de transmettre aux futures générations les VALEURS DU COEUR, une vision alternative et complémentaire à ce cadre scolaire bien trop rigide par nécessité. Car oui, nous sommes pleinement responsables du monde que nous laisseront derrière nous.
Une démarche proactive
Pourtant, le système scolaire n’est rien d’autre que ce que nous en avons fait. La matrice inévitable de la production de futurs citoyens, toujours plus performants, plus efficaces et bien alignés dans les rangs. Car c’est bien ce qu’il faut dans une société productive parfaite? Des individus qui ne remettent pas le système en question et qui l’exploitent de manière optimale pour atteindre un confort toujours plus grand. Toujours plus, toujours plus vite, toujours plus parfait… Mais pour que cela change, il ne suffit pas de se plaindre de ce qui est en place. Une démarche proactive est nécessaire pour déclencher le changement que nous voulons voir se produire. Au lieu de cela, dans le déni de l’évolution des nouvelles générations, nous collons simplement de nouvelles étiquettes à ces enfants qui souhaitent autre chose pour leur avenir. Les jeunes qui tentent d’exprimer leur créativité à leur manière, se voient catégorisés la plupart du temps comme hyperactifs, ou ayant des troubles de l’apprentissage. Et au lieu de nous adapter à ces nouveaux défis éducationnels, nous nous déresponsabilisons en nous cachant derrière un corps médical impuissant face à ce grand mal de l’Être.
Le sens passionné du devenir
Dans un esprit collectif, nous devrions tous nous appliquer à transmettre cette envie curieuse pour la vie, le goût de la découverte et de l’apprentissage. Apprenons aux jeunes l’attitude positive, et non combative. La détermination se révèle d’elle-même lorsqu’on poursuit des intentions qui résonnent juste dans notre for intérieur. Je crois qu’il est temps de revenir à l’essentiel; la valorisation de l’énergie créative qui est en chacun de nous. Cette force de vie intérieure qui fait que chaque individu est unique, et parfait dans tout ce qu’il est de différent et de faillible.
Car voilà où nous mène cette course acharnée au perfectionnisme : vers un monde de compétition qui ne s’arrête jamais et abîme toute la beauté du quotidien en société. A ce propos, Elizabeth Gilbert illustre brillamment la notion de perfection qu’elle décrit comme “la version haute couture de la peur” (1). Selon l’auteure, le perfectionnisme n’est autre que l’expression de nos peurs, prétendant être élégantes et sophistiquées. Alors que le perfectionnisme n’est en réalité qu’une angoisse existentielle profonde qui dit encore et encore: «Je ne suis pas assez bon et je ne serai jamais assez bon”.
Les représentants de l’Humanité
Pire encore, la perfection mène aussi et surtout à l’inaction, par peur de l’échec. L’erreur est pourtant la forme d’apprentissage la plus efficace! La peur va à l’encontre de cette énergie créative qui nous anime tous, la vie. Alors appliquons-nous à combattre la peur de l’imperfection. Engageons-nous à soutenir et élever les représentants de l’Humanité de demain, des êtres créatifs lumineux et imparfaits, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons réellement atteindre le mieux-vivre ensemble.
Référence
- E. Gilbert, 2015, Big Magic: Creative Living Beyond Fear, New York, Bloomsbury Publishing Plc.